Concerts de Partage
« Tout ce qui se partage se divise, et divise les hommes entre eux lorsqu’il s’agit de biens matériels. Mais le Partage se multiplie quand il s’agit d’art, de musique, ou simplement de l’amour d’une mère pour ses enfants. Chacun en a la totalité, et non pas une part. »
Ces événements sont au coeur de la vie de Pro Musicis. Ce sont eux qui donnent tout son sens à la mission de l’artiste et à celle de l’oeuvre.
Comment se passe un concert de Partage ?
Pro Musicis travaille avec des institutions qui hébergent des handicapés, malades, défavorisés ou solitaires tels les hôpitaux, le SAMU social, les maisons de repos ou de retraite, les centres de détention, etc.
Même si parfois les locaux ne s’y prêtent guère, les artistes Pro Musicis y jouent le même programme que le concert public. Comme pour les concerts publics, un délégué de Pro Musicis présente le programme et les artistes, avec des commentaires sur les œuvres, les compositeurs, chaque fois bien accueillis.
Par ce contact, Pro Musicis s’efforce de briser la « barrière » qui sépare la scène de la salle, et donc de transformer le concert en un échange, un partage profondément humain, tout en restant intransigeant sur la qualité musicale.
La vérité oblige à dire qu’il se passe dans ces lieux chaque fois quelque chose d’unique. Nous sommes bien au-delà de l’émotion. Les regards des spectateurs, l’expression de certains visages, les réactions de certaines personnes sont une suprême récompense pour les artistes. Ceux-ci nous disent leur joie de cette découverte, leur fierté d’avoir donné une autre dimension à leur talent et d’avoir gagné une magnifique sanction humaine de leurs efforts.
Le Partage selon Pro Musicis
Partager, un des plus beaux mots dans toutes les langues. Partager l’émotion, bien sûr, avec les auditeurs des concerts publics, tout en sachant que le même programme a été donné pour tous, pour chacun.
Mais surtout partager avec ceux qui vivent dans la souffrance physique ou morale, la solitude, la détresse, en apportant la beauté, l’inspiration du compositeur et celle de l’interprète.
Et puis recevoir. Etre illuminé par un regard, une attitude, une interrogation. Etre frappé par le mystère de ce qui brille, fugitif, dans les yeux de l’un d’eux, en son lieu de misère.
Partager, c’est communier dans l’absolu de la beauté qui unit, qui transcende artistes et auditeurs, instant privilégié entre tous. Nous sommes bien au-delà de l’émotion passagère, mais dans une transformation profonde du rapport entre l’art et la personne: tout à coup, comme une plongée dans l’éternité. On jouera encore Mozart dans mille ans, et le partage de Mozart continuera d’enrichir l’âme de chacun et d’exalter l’aptitude au bonheur.
Et dans mille ans la beauté de ces notes continuera de rendre l’espoir, de dépasser la pesanteur de la condition humaine, de donner des ailes à tous ceux dont le corps désobéit, à tous ceux que la vie n’a pas toujours gâtés.
Les concerts de partage, dans chaque hôpital, maison de repos, centre de réhabilitation, maison d’arrêt, apportent à leurs résidents cette once d’espérance qui leur fait « oublier la misère de leur combat contre les ombres », comme le disait si bien L. van Beethoven.